Spectacle BUTO

"Rien à casser dans le noir"

Danse Compagnie NUBA présente

création 2002

4 à 6 danseur(se)s / bande son

Durée 60 min.

 

Chorégraphie :

Juju ALISHINA

Danse :

Juju ALISHINA,

Sandrine THIBAUD,

Peggy GILARDI,

Delphine BRUAL

Morgane Dragon

Ippei Hosaka

Costumes ;

Setsuko OHTANI,

Cécile ARNAUD

Musique :

Hisashi WAKABAYASHI,

Paul BROCK

SScénographie :

Esthel EGNART

Son, conseiller musical :

Frédéric THERISOD

Régie lumière :

Margaret OLLIVEAUX

Régie son :

Jean-Claude Chemaouni

 

vVIDÉO ET DOSSIER POURRONT ETRE ENVOYES À LA DEMANDE DES PROFESSIONNELS UNIQUEMENT

 

Peggy

Ò

Rien à casser dans le noir

(Le bric-à-brac de l'Univers)

Cela commence par une veillée funèbre.

A qui est là posée sur le plateau, est -ce la tête de Saint Jean réclamée à Hérode par Salomé?

Femmes en noir semblables aux sorcières dans Macbeth.

L'une tient un oeuf, l'autre un nourrisson, la troisième son enfant, la quatrième son compagnon et la dernière porte un vieillard.

Les dés sont joués, les dames avancent sur le damier, c'est à qui arrivera la premièr, mais atteindre le but, c'est retrouver le point de départ.

Et Elle, n'a-t-elle pas atteint le but?

Où se trouvait-elle d'ailleurs?

Au japon, ce pays des arts matiaux et des rituels ou plutôt non, que dis-je, pays du pachinko et du karaoké, de la manga et du multimedia.

Odeurs de poisson grillé, cris de vendeur ambulant de patates douces, sirènes d'ambulance, prières bouddhiques devant l'autel dans une chambre de thé, tout cela à un moment ne forme plus qu'un seul chant de shômyô (1) entonné avec le gong par delà la Voie Lactée.

L'écho du Hannya Shinkyô (2) continue à résonner jusqu'aux confins de la Terre non pournier les désirde la foule vulgaire des êtres mais affirmer telle quelle la valeur du réel.

Dans le mortiersde l'univers, un lapin pilonne des mochi (3).

Les noir corbeaux tout en traçant les signes yin/yang la talonnent.

Même atteignant le Paradis, elle en subirait les devoirs, les travaux.

Chat racoleur de sobaya (4),chat lècheur d'huile, chat de minuit au cou étiré.

Le cercle magique tracé avec des fleurs saura-t-il la protéger de l'intrusion des dôsojin (5)?

La Terre explose.

Notre Terre si belle---

Rien à casser dans le noir.

(1) Shômyô : chants liturgigues bouddhistes(Shingon) un peu comparables au chant grégorien.

(2) Hannya Shingyô : sutra de la "Perfection de la Grande Sagesse" dont la récitation est très fréquènte dans les temples bouddhistes.

(3)mochi : gâteaux de riz glutineux (image de caractère festif et auspicieux).

(4)sobaya : restaurant populaire de nouilles.

(5)dôsojin : divinités ancestrales des chemins, des frontières / intersections entre vivants et morts, masculin et féminin, qui sont l'objet d'un culte dans les sociétés villageoises.

texte par Juju Alishina

 

à l'Auditorium du Musée Guimet / Mars 2004

 

 

HOME